Dérivée de l’acupuncture, l’auriculothérapie consiste à stimuler des points réflexes au niveau des oreilles à l’aide d’aiguilles. Elle soulagerait les allergiques,diminuerait la douleur et aiderait au sevrage tabagique.
Mais pas seulement…
L’auriculothérapie est vieille comme le monde : les Grecs et les Égyptiens l’utilisaient déjà pendant l’Antiquité. C’est un médecin français, le Dr Paul Nogier, qui en établit les bases modernes en 1950, après avoir observé que la scarification de l’oreille permettait de soulager les sciatiques. Selon lui, l’oreille symboliserait un foetus tête en bas.
Une théorie qui n’a toutefois pas été validée scientifiquement. Pour autant,l’OMS a reconnu l’auriculothérapie en 1987 comme relevant de la médecine traditionnelle.
L’oreille, carrefour du corps
L’auriculothérapie appartient à la grande famille des médecines dites « énergétiques », à l’instar de l’acupuncture, sa cousine, mais aussi de la réflexothérapie.
Le principe est simple : la stimulation par piqûre de certains points prédéterminés de l’oreille correspondant à des régions et des organes bien précis du corps permettrait de soulager certaines affections. Comme dans la réflexologie plantaire où la représentation du corps s’exerce sur la plante du pied, il existe une cartographie de l’oreille, bien différente toutefois de celle utilisée en acupuncture, où l’on retrouve près de 200 points de stimulation. Toutes les zones de l’oreille seraient reliées au cerveau.
En d’autres termes, les informations provenant du corps transiteraient chacune par leur point auriculaire avant de remonter au cerveau. Stimuler l’oreille reviendrait donc à interagir avec une zone corporelle par l’intermédiaire du cerveau, qui transmettrait à son tour l’information vers la région concernée.
Transmission d’influx
D’après les auriculothérapeutes, cette technique de stimulation permettrait d’interrompre la transmission des messages douloureux vers le cerveau, de faire sécréter des endorphines par le cerveau (hormones du bien-être, proches de la morphine) ou encore de déclencher des actions par un mécanisme réflexe.
L’auriculothérapie semble efficace, si l’on en croit une étude publiée en 2003 par le Dr David Alimi, neurophysiologiste à l’Institut Gustave-Roussy (Paris), qui a montré l’existence de signaux cérébraux à l’IRM fonctionnelle, après stimulation de points auriculaires.
En pratique
Après un diagnostic de l’affection à traiter et la recherche d’éventuels points douloureux au niveau de l’oreille ou de dysfonctionnements retrouvés par voltmètre (appareil permettant de mesurer l’activité électrique), le praticien auriculothérapeute introduit dans l’oreille de fines aiguilles d’acupuncture stériles à usage unique, qu’il va laisser en place 15 à 20 minutes.
Certaines aiguilles dites «semipermanentes» sont prévues pour tomber d’elles-mêmes en deux à trois semaines. Aucune inquiétude, la pose de l’aiguille est superficielle, quasiment indolore, et n’atteint donc jamais le cartilage de l’oreille. Dans certains cas, le praticien privilégiera plutôt des micromassages de l’oreille, l’application d’aimants, l’utilisation du laser ou des impulsions électriques.
De la douleur au sevrage tabagique
L’auriculothérapie connaît de nombreuses indications : allergies, effets de la ménopause, soulagement des douleurs chroniques ou aiguës (céphalées et migraines, douleurs lombaires, accouchement, séquelles douloureuses de fractures…), perte de poids, sevrage tabagique et addictions, symptômes du stress, insomnie, troubles digestifs (nausées, constipation) ou troubles psychologiques mineurs, problèmes cutanés (eczéma, psoriasis…), soins postcancéreux…
L’auriculothérapie est contre-indiquée lors de la grossesse et en cas de prise de médicaments anticoagulants.
Praticiens diplômés
Cette discipline est enseignée dans des instituts privés, mais aussi et surtout dans les facultés de médecine (7) depuis 1991, où elle est destinée aux professionnels de santé (médecins, dentistes, sagesfemmes…) et sanctionnée par le diplôme interuniversitaire (DIU) d’acupuncture auriculaire. Seuls les professionnels de santé peuvent utiliser des aiguilles. On dénombre environ 5 000 auriculothérapeutes en France, dont environ 150 médecins.